Editorial – NOVEMBRE 2020

Le 28 octobre 2020, la ministre chargée des sports, après avoir constaté que la situation sanitaire s’était considérablement aggravée, demandait aux collectivités et aux associations sur les territoires de conjuguer leurs efforts et leurs effectifs pour optimiser la prise en charge des mineurs et publics prioritaires et garder l’énergie des associations vivante.

Le décret du 29 octobre 2020 stipule que tous les Etablissements Recevant du Public (établissements couverts, établissements de plein air, établissements pouvant accueillir des activités sportives) sont fermés. Les écoles de sport, en particulier, ne font pas partie des dérogations prévues pour lesquelles l’activité des sportifs professionnels et de haut niveau, les groupes scolaires et périscolaires prennent heureusement place.

Les acteurs associatifs du monde sportif sont pleinement engagés dans le combat mené pour résoudre la crise sanitaire actuelle et ils en font une priorité. Toutes les fédérations ont mis en place des protocoles validés par les différents ministères, tous plus sécuritaires les uns que les autres ; les éducateurs les appliquaient à la lettre, les directives sanitaires étaient suivies avec beaucoup de sérieux.

Le rôle des clubs est certes de détecter et permettre l’éclosion de jeunes talents en prévision d’hypothétiques futurs jeux olympiques, mais ils participent surtout à la bonne santé de la population qui doit permettre de mieux résister à l’épidémie. La lutte contre l’inactivité, contre l’obésité figure parmi les tâches prioritaires. La préservation de l’équilibre psychologique des familles et la création du lien social indispensable à notre société sont des facteurs indispensables de santé morale, surtout chez les enfants et les adolescents. Ce n’est pas en fermant toutes les structures permettant de remplir ces missions dans les strictes conditions imposées par les autorités sanitaires que le mouvement sportif pourra apporter sa contribution à l’effort national qui doit être fait.

Face à cette inactivité forcée, les adhérents risquent de devenir de plus en plus rares au sein des clubs. Si tel devait être le cas, la situation de nombreuses associations et donc de toute l’architecture de l’organisation du sport en France deviendrait catastrophique : éducateurs sans travail et donc au chômage, bénévoles, piliers du bon fonctionnement, découragés, désabusés et donc démissionnaires, situation budgétaire ingérable faute de ressources suffisantes et de dynamisme perdu, donc disparition de ces lieux d’accueil, d’apprentissage, d’éducation et de formation.

Certes, nous ne baisserons pas les bras et nous devons compter sur la réactivité et la capacité d’innovation des structures sportives pour lesquelles les nouvelles technologies sont les premières alliées. Mais nous attendons quelques gestes forts des pouvoirs publics (pas une seule fois le mot « sport » n’a été prononcé dans le discours du chef de l’état le 29 octobre) pour que le sport fédéré ne meure pas à petit feu dans notre pays. Pour cela, il suffirait que l’on autorise la réouverture de lieux où la pratique sportive réglementée, encadrée, sécurisée, puisse se faire dans des conditions sanitaires clairement définies.

Même si le sport ne constitue pas une question prioritaire, il est un élément de priorité dans la santé, le bien-être de la vie quotidienne et il peut peser de tout son poids dans la recherche de l’apprentissage de la citoyenneté encore plus indispensable au regard des évènements récents. De la confiance, des moyens, des possibilités d’exercer, voilà ce que réclament les dirigeants pour continuer à transmettre les valeurs du sport qui nous sont si chères.

René BRUGGER

Président du CDOS 72